Newsletter #10

Edito de la Présidente du mouvement Les Voies

Chers amis et membres des Voies,

Alors que l’Europe s’engage sur la voie de transformations majeures, nous avons le plaisir de vous présenter notre dernière newsletter de l'été, avant une pause amplement méritée.

Notre continent est en pleine effervescence : en Belgique, les partis politiques s'attellent à des négociations ardues pour former un gouvernement capable de répondre aux aspirations de stabilité et de progrès social de ses citoyens. Pendant ce temps, en Suède, une réforme législative audacieuse transforme radicalement le congé parental, ouvrant la voie à des modèles familiaux plus flexibles et inclusifs. Ces évolutions témoignent d’une Europe en mouvement, déterminée à répondre aux défis contemporains et à améliorer la qualité de vie de ses habitants.

Au cœur de l'Union européenne, nos représentants récemment élus entament leur mandat avec des décisions cruciales. Les réélections de Roberta Metsola à la présidence du Parlement européen et celle d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission marqueront-elles le début d'une nouvelle ère politique ?

Dans cette édition, nous explorons ces dynamiques avec une analyse pointue, mettant en lumière les défis et les opportunités qui se présentent. Plongeons ensemble dans ces développements qui façonneront l’avenir de l'Union européenne.

Bonne lecture et à très bientôt,

Amandine ROGEON


Du point de vue des Etats

La promesse d’une refonte complète des différents équilibres

Direction l’Arizona ?Les politiques belges ont visiblement envie de soleil. Après les élections du 9 juin 2024, signant la fin du gouvernement De Croo, cinq partis politiques se sont mis autour de la table le 16 juillet autour d’une assiette de moules frites (véridique) pour négocier un accord de coalition permettant la formation d’un nouveau gouvernement. Allant de la droite aux sociaux-démocrates en passant par les nationalistes flamands, cette alliance serait surnommée Arizona, en raison des couleurs du drapeau de cet état américain qui sont les mêmes que celles des partis appelés à négocier.

Note intéressante, ces discussions complexes devraient durer au moins jusqu’à la rentrée, malgré une pause d’une semaine début août - à remettre en perspective avec le rythme très soutenu imposé aux Parlementaires français depuis les élections législatives. Espérons pour nos deux pays que le record belge de quasiment deux ans sans gouvernement ne sera atteint ni par l’un, ni par l’autre.


L’Allemagne pourrait diviser par deux l’aide militaire apportée à l’Ukraine selon une première version de son budget pour 2025, indiquant que les systèmes d’emprunt de l’Union européenne ainsi que la saisine des avoirs russes devraient permettre au pays de disposer d’une stabilité financière suffisante. Dans le même temps, l’Allemagne ambitionne d’atteindre enfin les 2% du PIB consacrés à la Défense prévus par l’Otan, et entend affecter ce budget à une modernisation et un renouvellement de son arsenal, fortement diminué en raison d’importants envois d’armes en Ukraine.


En Pologne, un retour en arrière impossible ? Trois voix. C’est ce qui aura manqué pour dépénaliser l’aide à l’avortement en Pologne, qui restera donc passible de trois ans de prison. Si Donald Tusk s’est engagé à assouplir les conditions d’accès à l’avortement, l’héritage de l’extrême droite du PiS se fait encore sentir huit mois après leur retrait du pouvoir. Un énième rappel, s’il en fallait encore un, de la profonde difficulté de revenir en arrière sur des lois liberticides même après un changement de gouvernement.


Le congé grand-parental suédois : Dans une première au niveau mondial, et afin de faciliter la vie des parents d’un nouveau-né, et particulièrement celle des mères célibataires, le Parlement suédois a introduit dans la loi une possibilité de transfert des jours de congé dédié aux parents à des tiers, visant plus particulièrement les grands-parents, oncles et tantes. La Suède est traditionnellement pionnière en matière de parentalité, ayant été la première à introduire le congé paternité il y a de cela une cinquantaine d’années.


Et au niveau de l’UE ?

On commence à y voir (un peu) plus clair.

Session plénière du Parlement européen : nos représentants nouvellement élus ont pris le chemin de Strasbourg cette semaine, pour la première session plénière de cette nouvelle mandature avec un programme pour le moins chargé : élire la présidence du Parlement, ainsi que celle de la Commission européenne.

Roberta Metsola a ouvert le bal, en récoltant 562 voix en faveur de sa réélection en tant que Présidente du Parlement européen. La maltaise a donc réussi le tour de force d’obtenir une très large majorité à travers l’hémicycle, et s’est fortement engagée dès le début de son mandat en faveur du soutien à l’Ukraine, et appelant à renforcer l’espoir d’un rêve européen.

Dans la foulée, les parlementaires ont adopté leur première résolution de ce cycle législatif, en réitérant le soutien du Parlement à l’Ukraine, et en condamnant fermement les récentes attaques de Moscou sur un hôpital pour enfants ainsi que la visite rendue par Viktor Orban à Vladimir Poutine de la semaine dernière.


L’attention s’est ensuite tournée vers la question de la Présidence de la Commission. Entachée par de nombreux scandales de conflits d’intérêts supposés, Ursula von der Leyen a redoublé d’efforts ces dernières semaines pour faire rentrer des ronds dans des carrés - comprendre donner suffisamment de garantie à l’aile gauche de sa coalition, réussir à rallier les verts, sans trahir les orientations de son parti de droite d’origine ni vexer la frange conservatrice de l’extrême droite. Un tour de force maîtrisé, puisqu’elle a été réélue avec une majorité bien plus confortable qu’en 2019. Un succès à relativiser cependant, de nombreux parlementaires et observateurs justifiant leur vote en expliquant ne pas voir d’autres alternatives, sans pour autant adhérer au projet de von der Leyen.


Bientôt les vacances ! Les parlementaires européens n’ont plus qu’à constituer formellement les comités parlementaires la semaine prochaine. Une étape à suivre avec attention compte tenu de la forte influence de l’extrême droite au sein des discussions. Dès l’automne, les parlementaires conduiront enfin des auditions visant à valider, ou non, le nom des commissaires européens, avant de pouvoir vraiment reprendre le travail de fond en janvier 2025. Cette newsletter prend également une pause bien méritée, pour vous retrouver dès la rentrée. D’ici là, nous vous souhaitons un très bel été !